Il faut bien faire des emplettes ... [PV Midjade]

C'était par un bel après-midi hivernal que je me dirigeais vers le village. Il y avait une légère couche blanche au sol qui crissait sous le poids léger de mes bottes. Caranel me suivait dans les airs, même si j'aurais préférée qu'il me reste sur mon épaule car il me réchauffait un peu. Certes j'avais enfilé une robe rouge, fermé entièrement, et assez longue tout en restant assez flexible pour ne pas gêner mes mouvements si besoin, avec une cape marron, et chaude, par-dessus mais le froid restait quand même vif, à cause du vent.

J'arrivais aux abords du village et je commençais une des choses pour lesquelles j'étais venu : tout d'abord une petite patrouille de routine, afin de voir si tout allait bien ici, que nul brigand ne sévissait etc... J'aimais bien le calme du village et ne voulais pas qu'il soit perturbé par de nouveaux venus. Finalement il s'avéra qu'il n'y avait aucun soucis, sauf de la part d'élèves plus ou moins facétieux. J'allais donc pour faire ma deuxième tâche : quelques courses !

J'entrais dans le magasin, seul lieu commerçant de la montagne, assez grande bâtisse au demeurant dont une parti du stock se trouvait en sous-sol. Je saluais le vendeur de la tête tout en lui souhaitant le bonjour. Caranel vint se poser sur mon épaule alors que je disait au négociant que je venais juste farfouiller et que je n'avais nullement besoin d'aide... et surtout d'autres pouvaient avoir besoin de ses conseils avisés plus que moi.

J'étais en train de regarder les tissus, car j'envisageais de me faire une nouvelle robe plus chaude pour l'hiver, et je tâtais d'une main une douce soie bleuté quand j'apperçus un professeur de l'école. Midjade Ferry si je me souvenais bien, qui enseignait l'histoire et la géographie.

"Bonjour professeur, quelle surprise de vous croiser ici."

Une matinée ordinaire, un vent froid soufflé dans le village mais cela n’empêcha pas notre démon de sortir. Il s’habilla en pourpre foncé et mis une cape noire. Il avait envoyé, la semaine dernière, au seul marchand que comptait le village, une liste de divers ingrédients, fournitures et quelques livres à lui fournir.
Il aurait très bien pu en faire la demande à l’administration du pensionnat et ainsi éviter les frais, mais dans la liste il avait ajouté deux ingrédients dont il ne voulait pas qu’on sache qu’il puisse en être en possession. En passant par le marchand, il voulait garder un minimum de discrétion.
Ce matin, la première pierre de son vaste plan, allait pourvoir etre mis en place. C’est donc presque avec bonne humeur qu’il entra dans le magasin.
Mais il n’avait pas prévu qu’il rencontrerait le Lieutenant de la Garde, Tessa Danselame aujourd’hui à cette heure dans ce magasin. Il la repéra dés qu’il entra avec son phénix sur son épaule. Elle ne mit pas longtemps avant de le voir aussi.
"Bonjour professeur, quelle surprise de vous croiser ici."
Midjade retrouva vite son allure froide, il avait perdu cette petite joie qu’il avait juste deux minutes avant. Rien ne devait perturber son plan, il avança vers elle et la salua d’un simple mouvement de la tête.
« Bonjour, Lieutenant…aussi surpris que vous de vous voir ici »
Au même instant, le marchand intervint

Ah M Ferry, bienvenu, pile a l’heure, je vous attendais…j’ai trouvé tout ce dont vous m’avez demandé mais j’ai eu du mal avec la Giruliote, je l’ai reçu qu’hier vous avez de la chance »

Midjade lui fit un sourire mais avait presque tressaillit lorsqu’il prononça le mot Giruliote.

« Stupide marchand tu peux pas la fermer »

Il jeta un regard sur Tessa et essaya de scruter dans ses yeux si elle avait aussi réagit au nom de la plante.
Un professeur d’histoire n’avait rien à faire avec une telle plante. Certes elle était nocive mais mis en poudre avec du Durius elle devenait dangereuse voire mortelle. Et il savait qu’une guerrière ferait directement le lien. Il essaya alors tant bien que mal de retirer tout soupçon.
« Je vous remercie, je suis certain que certaine mademoiselle de ma connaissant seront ravi d’inhaler son parfum »
Il termina sa phrase par un petit rire, en effet le parfum de la Giruliote permettait de gonfler durant un certain temps les poitrines de la gente féminine.
Il regarda alors le tissu que touchait Tessa
« jolie couleur..pour une robe en vue je suppose »

« Bonjour, Lieutenant…aussi surpris que vous de vous voir ici »

Il me répondit sur un ton légèrement glacial, celui qu'il avait en général, me faisant un simple hochement de la tête. Bon, je reconnaissais qu'il était un démon, plus âgé, plus dangereux que moi mais il aurait pu me montrer un peu plus de respect non ? Mais bon notre société est ainsi faite : pleine de macho ! J'allais toutefois lui répondre poliment, sur un ton courtois, quand le marchand intervint et tandis son paquet à l'enseignant.

"Ah M Ferry, bienvenu, pile a l’heure, je vous attendais…j’ai trouvé tout ce dont vous m’avez demandé mais j’ai eu du mal avec la Giruliote, je l’ai reçu qu’hier vous avez de la chance"

Si je ne l'avais pas regardé à ce moment là, je n'aurais pas vu son tressaillement. Mon instinct me souffla de m'en demander la cause. Avait-il été surprit par le commerçant ou s'agissait-il d'autre chose ? De cette Giruliote ? d'ailleurs qu'était-ce donc que ça ?

« Je vous remercie, je suis certain que certaine mademoiselle de ma connaissant seront ravi d’inhaler son parfum »

C'était donc une plante... Moi et les plantes... Un jour je me devrais au moins d'apprendre lesquelles sont utiles pour soigner. Bon, j'irais peut-être demander par pure curiosité à Ermine, l'adjointe du directeur, de quelle plante il s'agissait, même s'il semblait juste s'agir d'une simple plante aromatique. Puis Midjade se tourna vers moi.

« jolie couleur..pour une robe en vue je suppose »

"Oui en effet, je n'ai pas de robe adéquate pour ce froid... mais j'hésite sur quoi prendre afin de m'éviter de devoir mettre un pantalon pendant mon travail."

Rien de pire qu'un pantalon selon moi. Je comprends que certaines combattantes en mettent pour se battre mais personnellement je n'y voyais aucune rien de bien agréable à porter. Une belle jupe était plus agréable, largement plus, surtout quand je la prenais ouverte sur le côté. Cela avait en prime l'avantage de pouvoir être porté partout. Je regardais un autre tissu vert et un autre rouge. franchement c'était dur de choisir ! Tout en tatant les étoffes, je continuais à parler.

"Et sinon, pour quelle demoiselle est cette plante ? enfin je suis peut-être indiscrète pardon"

Je lui fis un sourire rapide pour montrer que j'étais sincère. La paranoïa me gagnait surement. Je voyais mal pourquoi un de nos enseignant pouvait en vouloir à l'école et puis chacun avait sa vie privée quand même... Le fait qu'on soit peu nombreux à la Garde me fatiguait peut-être...