Discution nocturne [PV Ermine]

"Nous pouvons certainement trouver un compromis qui nous satisfaira tous les deux... Qu'en pensez-vous jeune Daniel ? Nous pouvons peut-être faire un petit peu plus connaissance, par exemple ? Je suis certes la sous-directrice mais je crois avoir deviné que vous êtes plus là par hasard et ignorance, que pour enfreindre le couvre-feu... Je me trompe ?"

Je hochais la tête en réponse, bien que ce n'était pas nécessaire car j'avais déjà répondu avant de mon ignorance d'un couvre-feu. Sur ce, elle se mit à marcher dans le couloir, et je la suivis. Ne pensez pas que je le faisais de bon coeur plutôt que je n'avais pas le choix. Le directeur avait l'air un peu "bouché" et je ne savais pas encore quoi penser de son adjointe. Qui pouvait dire qu'ils ne me vireraient pas de l'école si je m'enfuyais, ce qui m'aurait été facile en fait. Nous quittâmes la tour/dortoir pour aller dans le donjon principal, où elle ouvrit une porte menant à une pièce ressemblant fortement à un bureau.

" Fermez la porte voulez-vous ? Prenez place sur un siège, je ne vais pas vous manger... Du moins, pas encore..."

De quoi vous faire frissoner dans le dos, légèrement. Je m'abstins de le montrer toutefois et je m'assied sur la chaise qu'elle me montra, la porte ayant été fermée par mes soins. Je la regardais en réfléchissant, ayant soudain une question qui se mit à germer en moi, je la regardais et, sur un ton curieux, je pris la parole.

"Excuses-moi de te le demander mais comment vous faites avec les élèves vampires ? Vous leur mettez le couvre-feu le jour ?"

Bonne question, hein ? Les vampires vivent la nuit donc leur mettre un couvre-feu nocturne c'est les condamner à rester dans leur chambre. Une part de moi venait de se demander s'il y avait même réellement un couvre-feu ... Si ce n'était pas le cas, alors je n'avais rien à faire ici. Je continuais à regarder Ermine, attendant de voir sa réaction et coment elle allait répondre à ma questoin-piège.

Je trouve la tournure que prend ma petite virée nocturne intéressante, et le jeune homme qui se tient à mes côtés va certainement, sans le savoir, me servir de divertissement pour cette nuit. Je viens déjà de lui faire une toute petite frayeur en lui tombant dessus sans qu'il m'aie vu arriver, et maintenant je m'apprête à le forcer à me tenir compagnie en prétextant qu'il n'avait pas respecté le couvre-feu. Ca m'est d'autant plus facile qu'il vient d'avouer être un petit nouveau,débarqué ici dans la soirée, et donc il ne connait pas encore le règlement intérieur de l'école... Une aubaine pour moi je dois le dire, surtout qu'il ne peut que me croire, vu que je représente l'une des deux plus hautes autorités de cette académie. Et j'avoue que sur ce coup-là, j'en abuse...

Bref, je ne lui laisse pas le choix et lui ordonne de me suivre jusqu'à mon bureau pour y faire directement sa retenue. Je ne prends pas la peine de voir s'il me suit et entre avant lui dans mon bureau, puis après avoir fermé la porte, je lui demande de prendre place dans un siège ce qu'il fait, de mauvaise grâce je dois dire... Je lui lance un sourire étincelant pour détendre un peu l'atmosphère...

"Je veux bien que vous soyez déçu par votre "punition"... Notez que j'aurai pu être plus dure avec vous... Ma compagnie vous effraie donc tant que ça ?... A moins que ce ne soit l''ennui ?..."

Tout à coup , voilà qu'il se réveille, alors que je me dirige vers le fond de mon bureau pour en sortir des rafraichissements et une boite de biscuits. Mais c'est qu'il oserait remettre ma parole en doute !! J'apporte donc toute ma panoplie de verres à pieds et de carafe et la pose devant lui sur une table basse. Puis je relève la tête en prenant un air autoritaire, et me redresse finalement pour le contourner et venir me placer debout derrière lui. Je pose alors mes deux mains sur ses épaules et m'appuie un peu dessus, appréciant la résistance qu'il m'oppose. je me penche alors vers son oreille, et lui chuchote dans un souffle en pressant ma poitrine contre lui...

"Le couvre-feu très cher Daniel n'est pas fait pour interdire les élèves de sortir, mais pour les protéger des résidents comme moi... La nuit appartient aux vampires..."

Je passe alors mon nez sur son cou, humant à pleins poumons la veine qui bat sous sa peau, à quelques millimètres de moi. Elle me fait terriblement envie et je dois me faire violence pour ne pas planter mes crocs à le rencontre du précieux jus...

Bon, elle voulait se montrer moins, comment dire, strict ? Supérieure ? Par une petite phrase, elle voulu me mettre un peu à l'aise :

"Je veux bien que vous soyez déçu par votre "punition"... Notez que j'aurai pu être plus dure avec vous... Ma compagnie vous effraie donc tant que ça ?... A moins que ce ne soit l''ennui ?..."

Pendant que je lui pose ma question, ayant eu une légère lueur dansma tête, elle alla chercher dans un petit buffet de quoi boire et grignoter. Décidément, je me demandais ce qu'elle voulait vraiment : me punir ou me mettre à l'aise ? Tout cela me mettait plus mal à l'aise qu'autre chose en fait, mais inutile de le lui montrer, cela pourrait lui faire plaisir, qui sait ? Elle posa cela sur une table basse, près de moi, avant de se poster derrière moi, une allure autoritaire dans la démarche et sur son visage. Je ne lui fis pas le plaisir de la suivre du regard, continuant à regarder devant moi. Je la sentis s'appuyer de ses mains sur mes épaules et je résistais bien sur. Je n'allais pas me laisser me faire rabaisser physiquement par une vampire ... même si elle devait être un peu plus forte que moi, n'étant pas encore adulte.

"Le couvre-feu très cher Daniel n'est pas fait pour interdire les élèves de sortir, mais pour les protéger des résidents comme moi... La nuit appartient aux vampires..."

Je pouvais entendre et sentir son léger souffle sur mon couet je me sentis vraiment mal à l'aise là, presque un peu même effrayé par la proximité de sa bouche sur moi. Je laissais une de mes mains pendre de manière nonchalante contre moi, en apparence du moins. Ma paume était vers Mll Black et si elle essayait de me mordre, je créerais une flamme et j'enflammerais ses vêtements. Je me défends quand on m'agresse, toujours !

"C'est une règle qui dépend des lieus Ermine. Dans la ville où j'ai vécu, la nuit appartient aux plus forts ET aux plus malins ... "

Je tournais la tête pour la regarder. Là où j'avais grandis, cela avait été difficile, gamin abandonné, élevé par d'autres gamins dans les rues. Je savais la nuit dangereuse mais le jour l'était tout autant. Je restais un instant ainsi puis je regardais à nouveau devant moi.

"Bon, quel va être ma punition ?"

Nous somme maintenant tous les deux dans le bureau qui m'a été attribué depuis que je suis là, je l'ai arrangé à ma façon bien sûr, mais le plus important c'est que cet endroit me permet de faire ce que j'aime le plus ici : montrer à tous mon autorité . Je ne le nie pas , j'aime le pouvoir que me donne mon poste ici, même si de lourdes responsabilités pèsent sur mes épaules. Ce n'est rien par rapport au plaisir que j'éprouve passer dans les couloirs et à forcer le respect de tous. J'en abuse auprès des élèves je l'avoue mais je me dis également que ça ne leur fait pas de mal de me craindre autant qu'il peuvent craindre le directeur... Même si j'espère au fond de moi que je le dépasse sur ce point.

Le jeune hybride devant moi vient d'en faire les frais alors que je l'ai surpris à trainer dans les couloirs en pleine nuit. Je sais parfaitement qu'il est arrivé il y a peu de temps et qu'il était là par hasard, mais que voulez vous, mon esprit tyrannique a été le plus fort et je n'ai pas pu m'empêcher de le lui faire découvrir à ma façon. Oui mais voilà, maintenant que je lui ai fait peur, maintenant que je lui ai montré à quel point je pouvais être dure dans mes réactions, maintenant qu'il m'a suivi jusque là, l'envie de lui prouver que je suis CELLE dont il doit se méfier est passée. Je ne trouve plus du tout ça amusant et disons que j'ai envie qu'il sente que je peux aussi être une femme de confiance et sur qui on peut compter quand on en a besoin. Pourquoi est-ce que ça me vient d'un seul coup ? Je ne saurai le dire peut être le fait que je me sente si seule parfois quand je erre dans ses longs couloirs froids...

Je laisse fondre la glace qui m'entoure mais... J'ai l'impression que je l'ai fait un peu trop tard. Alors que je me suis rapprochée un peu de lui, me plaçant derrière lui, mes mains à plat sur ses épaules, je le sens toujours aussi contracté : un seul geste un peu brusque et je le sens prêt à bondir tel un félin juste avant le coup de grâce sur sa proie. Malgré mes efforts pour le mettre à l'aise, il se méfie toujours autant de moi, il reste sur ses gardes... Je soupire en entendant sa réponse et me redresse, retirant mes mains pour aller me poster devant la fenêtre que la lune pleine éclaire. Les yeux rivés sur la seule lumière stellaire que mes yeux de vampire sont autorisés à contempler avec les autres étoiles... Mes bras viennent se croiser sous ma poitrine et je murmure les yeux rivés sur l'astre lunaire, presque perdue dans mes pensées.

"Je vous envie vous savez... Moi qui suis condamnée à ne connaitre que la pénombre... Comment est-ce la chaleur du soleil ? Quel effet cela procure la caresse des rayons sur la peau ?..."

Je baisse la tête presque gênée, puis je me tourne vers lui pour planter mes yeux dans le sien. D'un geste de la main, je lui indique la porte fermée comme pour l'inviter à prendre congé, même si au fond de moi... J'espère qu'il me tienne un peu compagnie...

"Excusez-moi, vous devez être épuisé, je..." lui dis-je en détournant à nouveau les yeux vers la lune, en ajoutant d'un ton que j'essaie de rendre plus joyeux. "Allez filez ! Je vous ai assez vu, et assez retenu... Vous devriez être dans votre lit depuis longtemps... J'ai assez abusé comme ça..."

"Bon, quel va être ma punition ?"

Sa réaction à cette simple question fut très surprenante. Je sentis ses mains se retirer de mes épaules et son souffle disparut de mon cou, en tournant légèrement la tête, je la vis se diriger vers la fenêtre. Je ne saurais dire pourqoi, mais je trouvais qu'elle était, soudainement, devenue très triste. Qu'est-ce qui avait pu la mettre ainsi ? elle ne faisait plus du tout attention à moi, les bras croisés devant elle.

"Je vous envie vous savez... Moi qui suis condamnée à ne connaitre que la pénombre... Comment est-ce la chaleur du soleil ? Quel effet cela procure la caresse des rayons sur la peau ?..."

Je la regardais un peu franchement, la surprise devant se voir sur mon visage, un bref instant. Elle avait semblé si dure, si froide depuis notre rencontre, commme si elle voulait me faire sentir combien elle était dangereuse et là ... Cette vampire me montrait exactement l'inverse, me montrait ce qui la faisait souffrir et combien, en fait, elle pouvait être vulnérable et, me semblait-il, seule. Je connaissais bien ce sentiment, celui de n'avoir personne avec qui on pouvait s'amuser, se réconforter et en règle général cela ne me posait pas de problème. Ce qui ne semblait pas être le cas d'Ermine apparement. Peut-être souffrait-elle de la solitude causée par son appartenance à cete race nocturne si redouté ? Elle me montra la porte en tournant la tête vers moi, les yeux un peu triste.

"Excusez-moi, vous devez être épuisé, je... Allez filez ! Je vous ai assez vu, et assez retenu... Vous devriez être dans votre lit depuis longtemps... J'ai assez abusé comme ça..."

"Je ne suis pas vraiment fatigué. Je peux peut-être rester encore, vous pourriez m'expliquer le règlement."

C'est ce que je lui répondis presque immédiatement, à ma propre surprise. Pourquoi avais-je dit cela ? Même en connaissant le règlement, je n'étais pas du tout de ceux qui le respectent, aimant faire les choses quand j'en ai envie plutôt que quand on me l'impose. Voulais-je la réconforter, ne pas la laisser seule dans ce moment de mélancolie ? Je ne savais pas mais, aussi bizarre que cela parraisse après la peur qu'elle m'avait fait resentir, je n'avais pas envie de partir. Je détournais un peu la tête, un peu gêné quand même. Regardant le bureau vide, ne voulant pas qu'elle croit que je puisse avoir pitié d'elle, j'essayais de m'expliquer.

"Euh je ... enfin vous savez, pour que ... pour que j'évite de faire d'autre ... euh ... d'autre infraction. En gros .... on a le droit de faire quoi et qu'est-ce qu'on a pas le droit de faire."

J'ai beau chercher au fond de ma mémoire, c'est bien la première fois depuis que je suis ici que je laisse un élève être le spectateur d'une de mes faiblesses. Je lui montre sans pudeur que malgré ma condition et la fausse réputation des vampires que l'on juge froids et sans aucun sentiment, je n'en suis pas moins une jeune femme que la vie a blessé parfois, et qui souffre de ne pouvoir profiter de certains plaisirs, aussi simples qu'une balade au soleil. A cela je ne trouve aucune raison valable pour me l'expliquer, si ce n'est peut être que je ne me sens tout simplement plus d'humeur à jouer les méchantes cette nuit.

D'une part parce que je n'ai toujours pas pris mon repas, que la faim et l'appel du sang commencent à se faire ressentir : je doute de pouvoir retenir mon instinct de chasseur bien longtemps alors que là, à quelques mètres de moi se tient le jeune hybride dont l'odeur du sang chaud emplit délicieusement les narines. Il a déjà fallu que je me contrôle tout à l'heure pour ne pas planter mes crocs dans son cou, alors que je me tenais debout derrière lui. Mais comme tous les vampires qui passaient les portes de l'école, j'avais accepté de ne pas me "servir" parmi les résidents, à moins que ceux-ci ne soient consentant bien sûr.

Et d'autre part, croyez le ou non, mais je sens quelque part au fond de moi que je ne dois pas lui faire de mal. Pourquoi ? Je serai bien incapable de vous l'explique puisque c'est déjà loin d'être clair pour moi. Tout ce que je sais, c'est que le séduisant jeune homme en face de moi à ce petit quelque chose qui fait que je me sens étrangement bien rien qu'en posant mes yeux sur lui. J'essaie de trouver ce qui m'interpelle autant mais rien de logique ou de raisonnable ne vient m'expliquer pourquoi j'ai cette impression à son égard.

Je viens pourtant de lui donner congé alors que je n'en ai pas la moindre envie. J'en arrive presque à espérer, le front appuyé sur la vitre qu'éclaire la lune presque pleine, qu'il me dise qu'il va rester avec moi pour me tenir compagnie et qu'il n'a aucune envie de me laisser seule. Aussi sa réponse me fait me redresser, les oreilles aux aguets, je suis certaine d'avoir mal compris. Lentement, les yeux légèrement plissés d'incompréhension, je me tourne vers lui pour l'interroger du regard. Et il répète ce que j'ai cru avoir mal interprété.

"Vrai... Vraiment ? Vous êtes sûr de ne pas vouloir sortir ?... Je risque de ne pas vous re-proposer cet échappatoire de ci tôt vous savez ?"

Lentement je me dirige vers lui, de mon pas gracieux et aérien qui me fait presque survoler le sol tant mes mouvements sont légers. Un sourire venant se figer sur mes lèvres, les yeux illuminés de reconnaissance qu'il interprétera comme il le veut, je m'en moque un peu,je viens me poser devant lui. Mes deux mains caressent ensemble le dossier du large sofa de velours pourpre où je l'invite à venir s'installer. Je laisse ma main suivre le tissu pendant que je contourne le meuble et que je viens prendre place à ses côtés. Je croise mes mains sur mes genoux pour bien lui montrer que, contrairement à ce que je lui ai montré en début de nuit, je n'ai plus aucune intention hostile.

"Et bien, le maitre mot de notre école vous le savez c'est d'unir les forces et les capacités que chaque représentant des peuples qui vivent aux alentours porte en lui. Nous accueillons ici des elfes, des vampires, des humains qui, en dehors de ces murs, se livrent à une guerre sans merci. Notre cher directeur pense, comme la plupart des gens qui ont rejoint l'école, qu'il vaut mieux unir nos forces plutôt que de les utiliser les unes contre les autres. c'est un idéal c'est vrai, mais c'est l'espoir que nous avons fondé en même temps que cette école..."

Je reprends un peu mon souffle en scrutant son visage, concentré par son écoute. Et a cet instant... J'ai comme un flash qui se répercute dans mon esprit. Ce jeune homme est d'un incroyable beauté... Je tourne la tête pour ne pas voir le feu qui me monte aux joues aussitôt et je plonge mon regard sur un trou dans le tapis élimé...

"Ce qu'on attend de vous, c'est que vous suiviez la neutralité de cette école, que vous appreniez à vivre aux côtés de ceux qui étaient vos ennemis jadis et que vous appreniez de vos rencontres.... Car toute expérience vécue ici vous apprendra quelque chose... Le respect et la soif de connaissance : voilà ce qu'on veut que vous appliquiez ici..."

"Vrai... Vraiment ? Vous êtes sûr de ne pas vouloir sortir ?... Je risque de ne pas vous re-proposer cet échappatoire de ci tôt vous savez ?"

Je l'entendis revenir d'un pas léger et elle se mit devant moi. Je relevais la tête et je la vis me proposer d'aller m'assoir dans le sofa. Je ne savsis pas pourquoi mais j'acceptais, surement parce que là je ne savsais pas quoi faire d'autre. Je ne savais pas pourquoi elle me faisait cet effet là, alors qu'à peine quelques minutes plus tôt elle me faisait réellement peur. Je ne comprenais rien du tout mais je sentais que je ne voulais pas partir d'ici, aussi secouais la tête en m'asseyant, lui montrant que oui je voulais rester ici.

"Et bien, le maitre mot de notre école vous le savez c'est d'unir les forces et les capacités que chaque représentant des peuples qui vivent aux alentours porte en lui. Nous accueillons ici des elfes, des vampires, des humains qui, en dehors de ces murs, se livrent à une guerre sans merci. Notre cher directeur pense, comme la plupart des gens qui ont rejoint l'école, qu'il vaut mieux unir nos forces plutôt que de les utiliser les unes contre les autres. c'est un idéal c'est vrai, mais c'est l'espoir que nous avons fondé en même temps que cette école... Ce qu'on attend de vous, c'est que vous suiviez la neutralité de cette école, que vous appreniez à vivre aux côtés de ceux qui étaient vos ennemis jadis et que vous appreniez de vos rencontres.... Car toute expérience vécue ici vous apprendra quelque chose... Le respect et la soif de connaissance : voilà ce qu'on veut que vous appliquiez ici..."

Je la regardais alors qu'elle faisait son discours, presque d'une traite, s'arrêtant juste pour souffler un peu. Bizarrement elle rougit en plein milieu d'une phrase. J'avoue ne pas vraiment comprendre pourquoi. En même temps, ce qu'elle venait de me dire me faisait réfléchir un peu.

"Donc, si j'ai bien compris, le but de cette écolé est de rapprocher les royaumes de l'Est de ceux de l'Ouest ?"

Ce qui ne me dérangeait pas, car je n'avais pas connu la guerr, n'étant pas né quand elle avait prit fin il y a vingt ans. Et puis, même, je doute que j'y aurais participé. Me retrouver au sein d'une armée, très peu pour moi, trop de monde à cotoyer, trop d'ordres à suivre... Je n'aurais jamais pu tenir sans déserter, surtout avec des supérieurs démons ou vampires... Enfin, Ermine venait de me montrer que tous les vampires n'étaient pas des tueurs psychopates avides de sang frais, et c'était une bonne chose je pense. Me sentant un peu plus à l'aise, je m'adossais contre le dossier et je la regardais, une question me venant à l'esprit.

"Comment en es-tu arrivé à venir ici ? ... Non que tu ne sois pas à ta place bien sur."

Je n'en reviens toujours pas que malgré la frayeur que je lui ai fait subir, et à l'excès d'autorité que j'ai voulu lui faire sentir, il a tout de même décidé de rester avec moi. Je lui ai pourtant dit de partir, et je suis persuadée qu'il n'attendait que ça pour me fausser compagnie. Et pourtant, le jeune Daniel n'a pas bougé même si j'ai vu qu'il avait hésité à se lever pour vite sortir d'ici. Je me demande ce qui l'a fait changer d'avis... A t-il eu peur de représailles venant de moi ? A t-il cru que je testais sa résistance à la pression de l'autorité qui m'a été offert, et que j'avoue utiliser plus qu'il ne le faudrait ?

Quoi qu'il en soit, je suis ravie qu'il ne me fuit pas, j'ai abandonné depuis un moment l'idée de me repaitre à sa veine jugulaire pour m'intéresser plus précisément à sa condition d'hybride. Mon caractère curieux a refait surface assez rapidement au fil de la discussion. Il m'intrigue un peu ce jeune homme aux ailes noires qui ne laissent aucun doute possible quant à ses origines démoniaques. C'est étrange d'ailleurs de voir qu'un tel métissage est possible. Les démons rêvent généralement d'une progéniture "pure" pour suivre leurs traces, enfin c'est ce que j'avais entendu aux cours de mes voyages.

Nous nous asseyons tous les deux sur le canapé que j'ai fait installé à mon arrivée ici. Et notre conversation prend une tournure presque amicale après qu'il m'aie demandé des informations sur les devoirs des élèves entrant ici. je pense avoir réussi à titiller son intérêt puisqu'il ne m'a pas quitté des yeux durant cette longue explication. C'est à peu près à ce moment là que 'ai eu ce flash qui me traverse l'esprit en lui trouvant un charme incroyable, et que j'en ai le sang qui me mont aux joues comme une des adolescentes qui peuplent les couloirs de l'école.

"Oui, c'est tout a fait ça. Vous avez parfaitement compris. Même si l'idée peut sembler totalement idiote et inutile, et bien regardez autour de vous et vous verrez qu'il y beaucoup plus de personnes que ce qu'on pense, qui veulent y croire. Après, arrivera t-on à un résultat ? C'est là que réside tout le mystère..."

Je fixe un moment le sol pour reprendre mes esprits. Est-ce la faim qui commence à se faire ressentir ? Je n'en sais rien, mais je me sens étrangement troublée par sa présence toute proche. Je relève la tête pour plonger mes iris dans les siens, attentive à sa question plus personnelle. Je me mets à rire en me redressant complètement, les mains sur les hanches pour me donner plus d'importance encore. Et c''est en lui adressant un clin d'oeil amusé que je lui réponds.

"Mais tout simplement parce que je suis la meilleure alchimiste de tous les royaumes confondus ! Notre cher directeur a eu vent de mes talents et il est venu lui même me sortir de mon laboratoire. Je les rejoins après de longues heures de négociations, et me voilà ! Pour le plus grand malheur des étudiants..."

On peut dire que ma deuxième rencontre ici se passait bien au final. En effet, alors que je rentrais vers ma chambre, la directrice adjointe m'avait coincé dans le couloir, me spécifiant qu'il y avait un couvre-feu que j'avais enfreins. Et en plus il s'agissait d'une vampire, ce qui m'avait un peu plus effrayé qu'une éventuelle punition. Ensuite, elle m'avait amené dans son bureau, au donjon principal. Ayant dormit tout l'aprés-midi je n'étais pas fatigué et le fait que la nuit s'avançait ne me gênait donc pas mais elle m'avait fait frissonner de peur, par ses menaces implicites, sa manière de se comporter... avant de paraître seule et solitaire, triste et bizarrement cela m'avait touché. Et j'étais resté pour essayer de, maladroitement, lui remonter le moral. Peut-être me voyais-je un peu en elle, moi qui n'aime pas la foule et reste donc toujours seul au final. Elle m'avait expliqué le but de cette école puis je lui avait demandé comment il se faisait que le directeur l'ait choisi, elle, comme adjointe. elle commença par en rire, se mettant debout, mains sur les hanches en me regardant d'un oeil, espiègle ?

"Mais tout simplement parce que je suis la meilleure alchimiste de tous les royaumes confondus ! Notre cher directeur a eu vent de mes talents et il est venu lui même me sortir de mon laboratoire. Je l'ai rejoins après de longues heures de négociations, et me voilà ! Pour le plus grand malheur des étudiants..."

Alors elle enseignait aussi peut-être ? Enfin, cela ne me dérangeais pas car l'alchimie ne m'intéressait pas vraiment. Moi j'étais plus motive pour apprendre des choses que je saurais faire, comme manier ma faux, apprendre la Magie Élémentaire ou savoir soigner. Je souris à Ermine.

"D'accord je vois. Moi c'est un ami qui m'a parlé de cet endroit, me disant que même un hybride comme moi pourrait y trouver des maîtres et j'avoue que, à ma surprise, je suis content que ce soit le cas."

J'étais resté assis, levant la tête vers elle. Mes ailes étaient en parties repliées dans mon dos, ce qui faisait que je n'étais pas totalement contre le dossier du canapé. Je sentis un léger frisson me parcourir, à cause du froid surement. Il est vrai que l'on était près d'un désert et haut dans la montagne, les nuit devaient être aussi fraîche que les jours chaud ici.

Plus la nuit avance et plus je trouve qu'elle prend une tournure agréable, bien que, je dois l'admettre je n'ai pas vraiment tout fait pour mettre le jeune homme à l'aise durant les première minutes. En fait, j'ai vraiment voulu lui faire peur au début : voyez ça comme une sorte d'instinct primaire de n'importe quel prédateur qui doit imposer la peur à sa proie pour l' empêcher de fuir et de se défendre. En tous les cas, j'ai une fois de plus tenté d'impressionner le jeune hybride en le surprenant quand il ne s'y attendait pas, m'approchant aussi discrètement qu'un fauve vers son prochain repas, puis je l'ai achevé en lui révélant, en plus de ma nature vampirique, que je suis aussi la sous-directrice de la forteresse.

Mais alors que mon oeuvre était quasi terminée, je me suis sentie un peu nerveuse justement parce que je me suis lassée de cette crainte que j'inspire et qui me fait me sentir si seule la plupart du temps. Etrange caractère me direz-vous : d'un côté j'aime qu'on aie peur de ma présence et j'en joue, de l'autre je cherche quelqu'un qui n'aurait pas peur de moi et qui me verrait comme une personne de confiance... Je sais, c'est contradictoire comme raisonnement, mais c'est moi.

Finalement, il commençait à s'intéresser à ce que je pouvais bien représenter pour lui, et même à mon utilité au sein de cette école. Petit à petit, je sens qu'il baisse ses barrières et qu'il ose me poser des questions qui me concernent directement. Je n'y suis pas vraiment habituée et pourtant, je n'ai pas envie de le décevoir. Pourquoi ? je le regarde et admire ses ailes noires et luisantes qui semblent le gêner, comme s'ils les trouvaient trop grandes, trop encombrantes, trop là... Je lui souris en allant me rassoir à ses côtés. Je plante aussitôt mes yeux dans les siens et le regarde d'un air grave comme frappée parce qu'il vient de dire.

"Vous aviez peur de na pas être à votre place ? Pour quelles raisons ? Et pourquoi dites-vous *un hybride comme moi* ?"

Sans aucune hésitation, je fais glisser mes doigts de ma cuisse sur la sienne, et je les amène se poser sur sa main pour la prendre avec lenteur. Je la soulève alors pour aller l'enfermer contre mon autre paumes doucement mais fermement, comme pour mieux retenir son attention sur chacun des mots que je m'apprête à lui énoncer.

"Ne laissez personne vous sous-estimer, ne laissez personne vous dicter votre conscience. Si vous êtes là, c'est que vous avez votre place, votre rôle à tenir et surtout, c'est qu'il y a des ges ici qui croient en vous Daniel !"

"Vous aviez peur de na pas être à votre place ? Pour quelles raisons ? Et pourquoi dites-vous *un hybride comme moi* ?" En même temps qu'elle parlait, elle prit doucement ma main pour la serrer dans la sienne. "Ne laissez personne vous sous-estimer, ne laissez personne vous dicter votre conscience. Si vous êtes là, c'est que vous avez votre place, votre rôle à tenir et surtout, c'est qu'il y a des gens ici qui croient en vous Daniel !"

Je soupirais un peu avant de lui sourire. Comment lui expliquer tout les soucis que ma partie démoniaque m'avait valut, toutes les fois où j'ai du quitter un village en vitesse juste parce qu'on me prenait pour un cruel démon... Et je vivais dans les royaumes de l'Est pas ceux de l'Ouest où les démons sont des ennemis... Enfin, cela me faisait plaisir de l'entendre dire qu'elle croyait en moi, malgré le fait que l'on se connaisse si peu et la manière dont on s'était rencontré, manière qui aurait facilement finir en antipathie réciproque. Je lui serrais doucement la main avant de lui répondre.

"L'hybride "que je suis" à hérité d'avantages par rapport aux humains : je suis plus fort, plus endurant, plus rapide, je peux voler... mais contrairement à mes "parents" démons, je ne peux cacher mes ailes ce qui fait que l'on a tendance à me prendre pour un démon arrogant..."

A vrai dire, seuls les animaux sont vraiment honnêtes pourrait-on dire car peu de personnes m'ont accepté en dépit de mon apparence : le groupe d'enfants qui m'a recueillit et élevé, le médecin qui m'a aidé à apprendre un peu de la magie qui dort en moi, Ermine qui semble partager avec moi une vie de solitude, même si elle ne m'affectait pas autant qu'elle, me semblait-il.

Mon regard se déplaça pour regarder la pièce, notant la qualité du mobilier, le bureau bien taillé, le canapé en cuir, l'absence de poussière... Moi qui n'avait jamais eu un simple meuble, portant mes possessions dans un simple baluchons ou sur moi... Je reportais mon regard sur Ermine avant de continuer, sans trop savoir pourquoi.

"Je me moque ce que pensent les gens de moi car ils ne me connaissent pas ! Seul l'opinion de mes amis compte pour moi, et je les compte sur une main." Je fis un petit soupire " et j'espère m'en faire ici."

Je ne saurai dire pourquoi mais le jeune homme en face de moi m'émeut. Il semble à la fois perdu et incroyablement sur de ce qu'il cherche, j'admire presque sa détermination à vouloir trouver enfin des gens qui le comprennent. Sa main dans les miennes, j'essaie de lui montrer qu'il pourra au moins compter sur mon soutien s'il en ressent le besoin. je sais que la plupart des gens, y compris des étudiants ici, ont peur de moi et que je passe souvent pour "celle-sur-qui-il-ne-faut-surtout-pas-tomber"et je l'assume. Mais comme lui, la situation me pèse parfois. Nous autres vampires avons une bien mauvaise réputation, et somme presque aussi craints que les démons parce qu'on incarne le "mal".

"Vous savez, je ne crois pas qu'on soit si différents tous les deux : vous les gens vous craignent parce que vous avez l'apparence d'un démon et ils ne cherchent pas à savoir qui vous êtes vraiment. Alors que moi, les gens me fuient parce qu'ils s'imaginent déjà que je vais leur sauter dessus pour les vider de leur sang. Tous les deux, nous sommes des incompris et la réputation de quelques uns ternit celle de tous les autres."

Je lui lâche la main et lui fais un clin d'oeil pour détendre un peu l'atmosphère. Mes yeux s'attardent sur ses ailes noires repliées dans son dos. Elles sont si longues que je me demande comment il fait pour ne pas s'accrocher un peu partout. Je pense juste que c'est une question d'habitude, tout comme lorsqu'un vampire nait par la morsure d'un autre, il doit apprendre à vivre différemment, je pense même que c'est encore plus difficile pour eux. Ne serait-ce qu'à cause du soleil.

Je le regarde à nouveau en souriant et m'étire un peu. L'immobilité n'a jamais été mon fort et rester assise à rien faire m'est presque insupportable. J'entends mes os craquer et soupire de bien être, cela détend tellement ! Je reviens près de la fenêtre et me tourne vers lui pour le regarder.

"En tous les cas, vous êtes le bienvenu ici, ne le dites à personne mais j'apprécie votre compagnie, peut être parce qu'on est plus proche qu'il n'y parait. Qu'en pensez-vous ? Vous croyez que vous pourrez faire confiance à une vampire ?"

"Vous savez, je ne crois pas qu'on soit si différents tous les deux : vous les gens vous craignent parce que vous avez l'apparence d'un démon et ils ne cherchent pas à savoir qui vous êtes vraiment. Alors que moi, les gens me fuient parce qu'ils s'imaginent déjà que je vais leur sauter dessus pour les vider de leur sang. Tous les deux, nous sommes des incompris et la réputation de quelques uns ternit celle de tous les autres."

Ce n'était pas faux. Je pense que la majorité des gens, par ignorance, restait à juger les gens sur leur apparence, et j'étais pareil au fond de moi. Ainsi, au début, j'avais eu peur qu'elle ne boive mon sang mais le fait qu'elle ne l'ait pas fait m'avait mit devant mon défaut : celui qu je reprochais aux autres, les préjugés. Je la regardais s'étirer, entendant le faible craquement des os un pe tétanisé et je me levais auss pour aller contre un mur, avant d'avoir des fourmis dans les jambes.

"En tous les cas, vous êtes le bienvenu ici, ne le dites à personne mais j'apprécie votre compagnie, peut être parce qu'on est plus proche qu'il n'y parait. Qu'en pensez-vous ? Vous croyez que vous pourrez faire confiance à une vampire ?"

"Sincèrement, je pense que c'est possible. C'est peut-être un peu tôt pour ça mais je vous avoue que j'ai plus confiance en vous qu'en votre directeur mais il me faudra du temps pour vous faire totalement confiance."

Je lui souris en répondant, pour adoucir un peu mes propos. Oui, je peux faire confiance à quiconque la gagne et donc à elle aussi. Toutefois, c'était notre première rencontre et même si je ne savais pas pourquoi j'avais envie de la revoir encore, il était un peu tôt pour parler de confiance totale, non ? Je vins me emttre à la fenêtre aussi pour regarder un peu la lune dansle ciel.

"De même, si un jour vous avez besoin de mon aide, n'hésitez pas à me la demander, si je peux vous aider en quoi que ce soit je le ferais, parole de Daniel Arbadiel."

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