Rencontre Nocturne [PV Ermine]

J'étais arrivé aujourd'hui à Dol Cirya et je repensais n peu à la difficulté que j'avais eu à venir. Pas à cause de brigands ou d'animaux et autres monstres d'ailleurs, plus à cause de la nature elle-même. En effet, j'ai du m'y reprendre à deux fois pour traverser le désert qui entoure la montagne solitaire. En effet, la première fois, non seulement je m'étais mal préparé, n'ayant pas prit assez d'eau, et j'avais passé les trois jours que l'allée-retours m'avait pris à cuire en marchant, ou volant au début, au soleil et à geler la nuit. Lors de ma deuxième tentative, j'avais prit de l'eau pour une semaine et demi ainsi que de quoi manger et j'avais marché de nuit, me reposant à l'ombre le jour. Malgré cela, j'avais bu toute mon eau au bout de huit jours et j'étais totalement épuisé comme j'arrivais enfin au pied de la Montagne du Passage, Dol Cirya. Je m'y étais reposé à l'ombre fraîche de son pied une bonne journée.

Le lendemain, encore un peu fatigué mais en meilleure forme qu'à mon arrivée, j'avais voleté pour me diriger vers son sommet, cherchant la forteresse qui servait d'école. Je finis par la trouver en fin de matinée et je fus impressionné par sa taille et son apparence imposante. Je me posais à son entrée et je fus content qu'on me laisse entrer, mon baluchon contenant mes maigres possessions attaché à ma faux. Je fus reçu par le directeur, un grand type qui s'appelle Azrel Dial ou un truc du même genre. Il n'avait pas fait attention à mes ailes comme si elles n'avaient aucune importance et je lui fus reconnaissant de m'accepter au sein de son école. Il m'indiqua rapidement les principaux lieux de la place-forte-école et me donna la clé de ce qui allait être ma chambre, disant que je n'avais pas encore de colocataire. Je m'y rendis et je m'allongeais un peu sur mon lit pour me reposer un peu, après avoir vidé la carafe d'eau.

Je me réveillais bien plus tard, surprit de m'être endormi et qu'il fasse nuit. Je me levais en me disant que je visiterais les lieux le lendemain. Là en effet je n'avais qu'une envie : me laver. En effet, j'étais très sale et mes vêtements puaient la transpiration. Je me changeais donc, mettant une tenue propre, quoiqu'un peu usée. Le haut brun était légèrement déchiré au niveau des épaules et mon pantalon en cuir marron assez moulant. Je m'occuperais de laver ma tenue sale le lendemain. Je descendis donc au sous-sol de la tour pour entrer nu dans l'eau des thermes chaude. J'appréciais moyennement la chaleur après cette longue semaine caniculaire mais je me détendis pas mal tout en me lavant le corps et les ailes.

Puis, une fois mon corps débarrassé de la crasse et d'une grande partie de sa fatigue, je me rhabillais en me demandant quoi faire maintenant. J'enfilais mes chaussures en soupirant sans trouver d'idée.Je sortis pour me rendre à ma chambre et je montais l'escalier. J'arrivais sur le palier du rez de chaussé, où se trouvais les salles de repos et je continuais à monter, arrivant au premier étage. Je suivis le couloir qui menais aux chambres.

La faim. Chaque jour qui se lève pour moi, voit mon réveil avec une nouvelle soif de sang, c'est elle qui me sort de mon sommeil de mort - il parait que quand je dors, je prends une position telle qu'on a l'impression que je ne relèverai pas - elle qui me tiraille les entrailles et qui me fait errer la nuit dans les couloirs à la recherche de ma pitance. Toujours le même refrain qui revient, la même envie et le même chemin que je prends pour me rendre aux cuisines. Je sais que là-bas, je trouverai de quoi me rassasier.

Je m'habille rapidement en enfilant une de mes robes à corset, resserrant les liens croisés qui galbe mon corps dans un écrin de velours noir et pourpre. Puis je sors de ma chambre en me faufilant entre les ombres de la nuit, sans un bruit, aussi silencieuse qu'un félin en chasse. Je longe les murs et ma vision, plus adaptée au monde de la nuit qu'à celui du jour, m'offre des détails qu'aucun humain ne peut voir à l'oeil nu : un souriceau qui fuit à mon approche et c'est la chaleur de son sang que je vois en une incandescence d'un jaune brillant.

Je dresse l'oreille, tournant mes yeux vers le pans de mur droit devant moi, une odeur inconnue parvenant à faire frémir mon odorat délicat. Quelqu'un approche, quelqu'un que je ne connais pas, quelqu'un qui semble hésitant... Mon instinct de chasseur prend rapidement le dessus alors que je suis à l'écoute de ce qu'il est... Je me colle au mur derrière moi,je deviens une des pierres qui le composent, je ne respire plus, mes yeux son braqués sur le coin de mur où "IL" va apparaitre...

La forme brillante comme une flamme magnifique apparait enfin et s'avance dans ma direction. Le jeune homme ne se méfie pas, il ne m'a pas encore vu. Je fonds sur lui et me dresse devant lui aussi imprévisible que je puisse l'être. D'une voix doucereuse presque hypnotique je le questionne toute en baissant les yeux sur l'endroit ou bat la veine qui attise ma convoitise...

"Savez-vous qu'il est imprudent de se promener au beau milieu de la nuit en dehors du couvre-feu imposé par l'école ? Monsieur ?..."

Je sursautais quand soudainement une personne surgit devant moi. J4entendis en même lune voix douce s'exprimer.

"Savez-vous qu'il est imprudent de se promener au beau milieu de la nuit en dehors du couvre-feu imposé par l'école ? Monsieur ?..."

Remit de ma surprise, je regardais la femme qui me faisait face. Elle était d'une grande beauté et vêtue d'une jolie robe à corset. Mais je ne pensais pas qu'elle soit humaine car ses yeux étaient d'une couleur dorée. Sa peau était légèrement pâle mais je ne saurais dire de quelle race elle était. Je me redressais un peu pour lui répondre, ne comprenant pas trop pourquoi elle ne me regarde pas dans les yeux.

"J'ignorais qu'il y avait un couvre-feu. Comme je suis arrivé seulement aujourd'hui, je suis allé me laver dans les thermes. Je m'appelle Daniel Arbadiel."

Ce n'était pas des excuses parce que je n'estimais pas avoir fait quelque chose de mal. Mais il était vrai que les communautés avaient des règles. Il allait falloir que j'apprenne celles de l'école, d'ailleurs le directeur aurait du m'en parler. Mais bon, apparement j'avais été prit la main au collet. Je me demandais si la dame allait me punir ou non et si elle le faisait qu'elle serait ma punission. Enfin, je regardais la femme et j'ajoutais, d'une voix calme et tranquille.

"Et vous êtes ?"

Je ne sais pourquoi mais un frison me parcourait le corps. Je me sentais un peu comme une proie. Ce n'était pas la première fois que cela m'arrivait mais jusque là j'avais toujours su qu'elle était la menace. Là je n'en savais rien. Je ne savais pas pourquoi cette mystérieuse femme me faisait cet effet ni ce qu'elle pouvait me vouloir.

J'adore voir le voile de frayeur ou de surprise (chez les plus téméraires) passer dans les yeux des personnes que j'approche de cette manière. Qui a dit que les vampires ne pensent qu'à se nourrir de sang frais ? C'est totalement faux, ils ont aussi un goût prononcé pour l'amusement, le loisir, le jeu surtout quand il est basé sur la chasse, il faut bien l'admettre. Et le sang que nous autres vampires nous sentons à plusieurs dizaines de mètres de distance, prend alors une odeur particulière, se chargeant d'adrénaline, il donne encore plus envie de le déguster et de le sentir couler dans nos gorges.

Comme prévu, le jeune homme avait sursauté de surprise, il n'y a dans sa posture aucune marque de peur ou de réaction violente engendrée par cette même frayeur. Je me dresse de toute ma hauteur, et malgré cela, il est beaucoup plus imposant que moi. Je souris alors en découvrant légèrement mes canines acérées, afin qu'il sache à quel genre de personne il a affaire. Pas la peine de se cacher ici, les pensionnaires savent que des vampires, hybrides et autres créatures se côtoient tous les jours...

"Un démon n'est-ce pas ?"

Je penche un peu la tête pour mieux apprécier la vision des longues ailes noiresque je viens de remarquer.

"Vous devez être un des petits nouveaux pour ne pas savoir qu'il ne vaut mieux pas se promener seul dans le domaine à cette heure si tardive, certains d'entre nous ont du mal à résister à une gorge fraiche...."

Je ne sais pas s'il me croit ou pas, j'ai juste envie de lui de faire naitre un petit doute, pour le faire mariner un peu et, pourquoi pas, lui faire regretter de ne pas avoir respecter le couvre-feu que je viens de mettre en place spécialement pour lui, pour avoir le loisir de le punir : on s'amuse comme on peut ^^... J'exécute un petit mouvement de tête poli et à peine exagéré pour me présenter.

- Et bien jeune Daniel, vous avez devant vous la sous-directrice, je suis Ermine Black, vous allez avoir le grand privilège de passer une partie de votre nuit en ma compagnie, puisque vous ne semblez pas vouloir trouver le sommeil...

La personne me sourit en révélant des canines acérées et trop longues pour une humaine. En fait, il n'y avait qu'une seule race à avoir des dents aussi longues : les vampires. Donc cette personne ait une d'entre elle, ce qui expliquait sa présence à cette heure tardive car sa race avait une vie plutôt nocturne. Je savais qu'il y avait des chances qu'il y en ait ici mais je ne pensais pas en croiser une dès mon premier soir quand même. Elle pencha la tête en prenant la parole.

"Un démon n'est-ce pas ? Vous devez être un des petits nouveaux pour ne pas savoir qu'il ne vaut mieux pas se promener seul dans le domaine à cette heure si tardive, certains d'entre nous ont du mal à résister à une gorge fraiche...."

"En effet, je suis arrivé aujourd'hui même."

C'était vrai quoi, pourquoi je devrais tout savoir sur l'école moi. Je venais juste d'arriver, j'avais eu un entretien avec le directeur, moment pénible, et alors que je venais juste de me détendre, j'allais me faire punir pour un couvre-feu dont j'ignorais l'existance.

- Et bien jeune Daniel, vous avez devant vous la sous-directrice, je suis Ermine Black, vous allez avoir le grand privilège de passer une partie de votre nuit en ma compagnie, puisque vous ne semblez pas vouloir trouver le sommeil...

Je soupirais. Et en plus c'était l'adjointe de Daril. elle allait certainement lui en parler, déjà qu'il avait mal prit que je le tutois alors maintenant ... Bon, qu'lalait-elle me donner à faire dans sa chambre. Faire le ménage ? Recoudre des vêtements ? Bah, on verra bien.

"J'imagine que je n'ai pas le choix Ermine. Bon je te suis alors.... Et au fait : je ne suis pas un démon, juste un hybride."

Je la regardais, ne sachant où se trouvais sa chambre et me moquant un peu de savoir ce qu'elle pouvait penser du fait que je l'appelle par son prénom. J'étais comme ça et il faudrait me prendre ainsi car je ne comptais guère changer.

Je n'ai pas pensé, en sortant cette nuit, avoir la chance de surprendre, dès le début de ma promenade quotidienne, un étudiant à mon goût en plus, et je ne parle pas de celui de son fluide vital que je ne vais pas tarder à déguster, faites moi confiance. Je viens de lui tomber dessus, alors que visiblement, il ne s'attendait pas à trouver quelqu'un debout à cette heure.

Je le regarde en prenant bien le temps d'observer les petits détails qui m'en apprennent unpeu plus sur la personne en face de moi. Un surtout m'a frappé dès que je l'ai approché : une belle paire d'ailes aussi sombres que la nuit prennent naissance au creu de son dos. J'ai cru avoir découvert là un démon, mais il y a quelque chose de différent chez le jeune homme qui me dévisage en se demandant à quelle sauce je vais le manger : il dégage une aura qui n'a rien de noire comme ceux de son espèce. Alors c'est un hybride ! Voilà qui est interessant...

Je découvre un peu plus ma dentition en lui adressant un sourire qui se veut aussi amical que confiant. Je ne vais quand même pas effrayer cette petite chose !... et puis si je compte m'offrir un petit encas de minuit plusfrais que les rations habituelles de l'école, il faut que je gagne sa confiance. Je n'aime pas le sang pris de force à ma proie, ça lui donne un goût âpre que mes papilles n'apprécient qu'à moitié.

"Nous pouvons certainement trouver un compromis qui nous satisfaira tous les deux... Qu'en pensez-vous jeune Daniel ? Nous pouvons peut-être faire un etit peu plus connaissance, par exemple ? Je suis certes la sous-directrice mais je crois avoir deviné que vous êtes plus là par hasard et ignorance, que pour enfreindre le couvre-feu... Je me trompe ?"

Sur ses bonnes paroles, je l'invite à me suivre en lui faisant un bref signe de tête. Je ne me retourne pas pour voir s'il me suit : il n'est pas dans son intéret de me faire faux bond... Je remonte le couloir dans le silence le plus total et pousse finalement la porte de mon bureau où j'entre la première.

" Fermez la porte voulez-vous ? Prenez place sur un siège, je ne vais pas vous manger... Du moins, pas encore..." lui dis-je en riant un peu pour détendre l'atmosphère.

[rp terminé, suite ici ]

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